Culture et jeu vidéo, culture du jeu vidéo

Quel plaisir ! Quel plaisir de lancer, enfin, cette newsletter !

L’idée m’est venue cet été. Sur les réseaux sociaux comme dans mon entourage, des médiathécaires s’intéressent et s’interrogent sur l’aspect culturel du jeu vidéo. Ses liens avec les autres médias, ses approches artistiques, son implication sociale, mais aussi le fonctionnement de l’industrie. Ces questions, échanges et débats ne sont pas nouveaux, mais j’ai le sentiment à ce moment-là que je peux apporter ma petite pierre à l’édifice.

Je crée alors ce fichier, newsletter culture JV APC que je le laisse bien en évidence avec obligation morale de le remplir. Objectif : une fois par mois, faire part de mon actualité professionnelle ainsi que d’avis, décryptages, anecdotes, ressources diverses sur le jeu vidéo et sa/la culture. Ce fichier, digne des meilleures résolutions de rentrée scolaire, me narguera durant plusieurs semaines. Et je m’y attelle, enfin.

Bienvenue à toutes et à tous,
en espérant que ça vous plaise 🙂

Niki

P.S.: il s’agit de la première newsletter de l’Atelier Pop Culture, n’hésitez pas à m’envoyer vos commentaires et m’en dire plus sur ce que vous aimeriez y trouver !

Samedi 16 octobre
Dans le cadre de la semaine de la parentalité à Blagnac (31), j’ai posé et animé six postes de jeux rétro dans un centre de loisirs. Une Mega Drive par-ci, une GameCube par-là, une Super NES au fond… l’occasion de faire jouer ensemble parents et enfants, entre nostalgie et découverte. L’occasion aussi de me faire rouler dessus par des petits de 10 ans sur Mario Kart Double Dash. Heureusement, je me débrouille un peu mieux sur Sonic 2.

Week-end du 30-31 octobre
De retour à Blagnac pour la première édition de Blagnac Culture Geek 2021. Un événement très réussi, au vu de son ambition. Ma participation : consoles en libre accès, conférence sur les métiers du jeu vidéo, ateliers Minecraft, ateliers pixel art et tournois. L’occasion, vous l’aurez deviné, de me faire à nouveau rouler dessus sur Mario Kart par des enfants. Heureusement, je gère sur Stick Fight.

Samedi 6 novembre
Pour la BDP 31, j’organise le tournoi départemental de… Mario Kart 8. Ne participant pas, peu de chances qu’on mette à mal mon honneur de joueur, mais sait-on jamais. Je vous raconterai ça dans la prochaine newsletter.­

The Procession to Calvary me faisait de l’oeil depuis longtemps. Comment résister à un jeu qui transpire à ce point la Renaissance ? Pourtant peu client du genre point & click, j’ai été séduit par les collages de tableaux en guise de décors et personnages, par la musique classique en fond sonore, et évidemment, par l’humour monty-pythonesque omniprésent.

Notre héroïne, “interprétée” par la Bellone de Rembrandt, se plait à combattre. La guerre, c’est son truc, et Pierre le divin y a mis fin. Déçue et frustrée, la combattante décide de retrouver et assassiner le tyran.

Ça a l’air bien sérieux, comme ça, mais détrompez-vous. Le quatrième mur est brisé maintes fois, les situations sont absurdes, les répliques délicieusement idiotes, et l’humour noir récurrent. On passe son temps à cliquer partout, parce qu’on sait qu’un truc marrant et inattendu surgira.

L’auteur a eu l’excellente idée d’indiquer dans le jeu les références graphiques et musicales qui ont servi à sa conception. Oui, dans le jeu. Entrez dans la galerie d’art de la ville pour voir les tableaux originaux qui ont été détournés (Brueghel, Vermeer, Michel-Ange…), et demandez aux musiciens présents dans chaque scène quelle musique ils jouent – Bach, Vivaldi, Beethoven sont, entre autres, au rendez-vous.

Je n’en dis pas plus ici, le trailer parle de lui-même et vous donnera une bonne idée de l’ambiance. J’ai lu qu’il existe une version française du jeu plutôt convenable, mais si l’anglais ne vous fait pas peur, vous savez déjà quelle langue choisir.

• En septembre, Hideo Kojima a sorti la version “Director’s Cut” de son dernier jeu, Death Stranding. La bande-annonce a fait parler d’elle, déjà parce qu’elle divulgâche un peu l’histoire, mais aussi parce que Kojima toujours soucieux de la musique dans ses oeuvres, a utilisé le titre Goliath du français Woodkid pour l’illustrer.
• Une petite phrase de Phil Spencer le dirigeant de la branche Xbox, m’a séduite : «j’aimerais vraiment qu’en tant qu’industrie, nous nous rassemblions et aidions à préserver l’histoire du jeu vidéo ». Certes, on peut y voir un moyen un peu cynique de justifier la sortie régulière de reboots, remakes et remasters de jeux plus ou moins datés. Ou la présence de jeux rétro dans le Xbox Game Pass, permettant d’avoir facilement du contenu à l’attention de joueurs nostalgiques. Personnellement, j’y vois surtout le fait que les Xbox sont les seules consoles proposant une rétrocompatibilité quasi complète, dont chaque génération de console permet de jouer aux catalogues de jeux de toutes les générations précédentes. Une possibilité appréciée, tant pour la sauvegarde de l’histoire du JV comme pour mon plaisir de joueur !
• Depuis 2020, Epic Games et Apple sont dans un bateau judiciaire. Que devient ce navire ? Qui tombe à l’eau ? Suite à une première décision de la justice il y a quelques semaines, MGG revient sur le procès Epic VS Apple, en une intéressante vidéo de vulgarisation.
• En ce mois d’octobre 2021, la saga Tomb Raider fête ses 25 ans, ça ne nous rajeunit pas comme dirait l’autre. Beaucoup d’annonces tout au long de l’année pour célébrer cet anniversaire, des plus insolites (un livre de recettes Tomb Raider) aux plus intrigantes (une série animée Netflix pour 2023, escape game à Londres….). Un anniversaire chargé pour l’iconique héroïne.

Jeu vidéo sur vinyles

Du 29 au 31 octobre dernier, des streamers français se sont rassemblés le temps d’un événement caritatif, le ZEvent, qui a rapporté plus de 10 millions d’euros au profit d’Action contre la faim. Vous avez bloqué dès le mot “streamer” ? Je ressors pour vous un article du CNC sur cette activité, entre hobby et profession.

Lors de la conception de l’incroyable Deus Ex (Ion Storm, 2000, PC, PlayStation 2), il y avait deux équipes qui travaillaient en parallèle sur le design du jeu. Warren Spector, directeur du jeu, ne souhaitait pas appliquer de hiérarchie entre ces deux équipes, en les nommant par exemple team 1 et 2, ou team A et B.. Elles furent alors respectivement appelées team 1 et team A, pas de jaloux !

En tant que chef de projet dans un studio de jeu vidéo, j’ai ri de bon cœur à cette anecdote, entendue dans le très bon podcast Fin du game.