Le Game Pass rejoint le Pass Culture. Le Game Pass est un service de Microsoft permettant aux joueurs PC et Xbox d’accéder, contre un abonnement mensuel, à un catalogue de jeux de manière illimitée. Un genre de Netflix du JV donc. Les détenteurs du Pass Culture qui le souhaitent peuvent alors adhérer au Game Pass PC gratuitement durant 3 mois.
Certes, il s’agit avant tout d’une opération commerciale pour Microsoft, mais j’aime y voir un symbole. Une occasion supplémentaire d’accoler jeu vidéo et culture dans la même phrase. Le média n’a pas la même aura et estime que d’autres, mais petit à petit l’idée fait son chemin !
Ceci est la seconde newsletter de l’Atelier Pop Culture. Si vous pensez que son contenu mérite d’être partagé, je vous en prie, faites donc ! Et si vous avez des remarques, commentaires, envies, etc. je vous encourage à me les transmettre à l’adresse mail en bas de page.
Bienvenue à toutes et tous, et bonne lecture !
L’actu Atelier Pop Culture
Samedi 6 novembre
J’ai eu le grand plaisir de travailler sur le tournoi haut-garonnais de Mario Kart 8 Deluxe et de participer à l’organisation de la grande finale qui a eu lieu à la médiathèque départementale. Vingt bibliothèques du département ont envoyé leurs champion.e.s en finale, et c’est Loris, 10 ans, qui a remporté le tournoi, parmi près de 200 participants, de 8 à 39 ans, sur tout le territoire !
Un honneur pour moi que d’organiser cet événement avec l’équipe de la BDP. Du règlement à la gestion de la finale le jour J, en passant par le stream de la compétition en direct sur le compte Twitch du département, c’était une très chouette expérience regroupant tout ce qui me plaît. compétition bon enfant, pratique sociale du jeu vidéo, intergénérationnel, implication de publics divers sur tout le territoire… un régal !
La grosse période de travail de fin d’année est terminée pour moi. Mais pas d’inquiétude, des collectivités me proposent déjà des projets et interventions pour 2022 dans les Landes, dans le Tarn, en Haute-Garonne et en région parisienne !
Ce mois-ci j’ai joué à…
Titre : Age of Empires IV
Genre : Statégie en temps réel
Studio : Relic Entertainment
Éditeur : Xbox Game Studios
Prix : Gratuit avec le Game Pass
Joué sur : PC
Mais si ce quatrième opus m’a séduit, ça n’est pas par nostalgie. Ce qui m’a bluffé, c’est son aspect “documentaire Arte”. Pour illustrer mes exemples, jetez un oeil à la bande annonce !
D’abord, la campagne est narrée par une voix off qui décrit (au passé) les événements qu’on joue. Et la voix de d’expliquer au début d’une mission : “Le 14 octobre 1066, Guillaume de Normandie se préparait à combattre au pied d’une colline…. c’est ici, à son sommet, que le destin de l’Angleterre se déciderait”. Au joueur alors de remporter la bataille d’Hastings, tout en apprenant plus sur cet événement.
Ensuite, lorsque vous lancez la construction de bâtiments dans le jeu, de petites silhouettes en fil de fer s’y affairent, en accéléré. Le genre d’effets typiques des docus historiques.
Enfin, les vidéos qui entrecoupent les missions sont tout simplement de vrais documentaires. De la construction d’un château à la fabrication d’un trébuchet en passant par les reproductions de différentes batailles, ces vidéos sont assez courtes pour ne pas lasser les joueurs (3 minutes max) et assez intéressantes pour donner envie de se renseigner par ailleurs. Pour voir à quoi ressemblent les vidéos de la campagne normande, c’est par ici !
Au final, Age of Empires IV est très plaisant sans être tout à fait incroyable ; j’en ai surtout retenu son aspect “docu historique” très pertinent, aux vidéos superbement réalisées, qui contribuent énormément à l’ambiance du titre tout en éduquant de manière ludique.
Actu JV
- Riot Games supprime le tchat général de League of Legends. Vous jouez en ligne ? Vous avez été confronté à des joueurs qui n’apprécient pas votre piètre niveau et vous le font savoir dans le tchat à coups de “noob” ou de “stfu” (ou pire, mais il n’est pas nécessaire d’être exhaustif) ? La toxicité des comportements en ligne est un véritable problème pour les joueurs et les éditeurs. Riot Game a pris la décision de supprimer le tchat général dans son jeu phare League of Legends. Décision qui n’apportera pas grand chose, mais qui rappelle que le sujet reste d’actualité et que les éditeurs continuent de s’en emparer.
- Pour les 35 ans de sa série culte Castlevania, Konami annonce la sortie de l’intégrale des musiques de la série en CD. Un double coffret de 26 CD pour un total de près de 1000 titres. De quoi chambouler les fans de la saga, librement adaptée du Dracula de Bram Stoker, mais aussi plus globalement des mélomanes de tous horizons. Une pensée pour la B.O. de l’épisode Symphony of the night, de la compositrice Michiru Yamane, qui se plaît à y évoquer la musique baroque de Bach entre deux guitares électriques. Branchez un casque, placez-le sur vos oreilles, et cliquez ici 🙂
- La sortie d’Elden Ring est prévue pour février prochain, mais certains on pu l’essayer quelques heures en avant-première, mi-novembre. Et il n’est pas peu dire que le très attendu prochain jeu d’Hidetaka Miyazaki (auteur des jeux Dark Souls), co-écrit (de très loin semble-t-il) par un George R. R. Martin peu pressé de terminer sa saga Game of Thrones, a mis le feu à Twitter. À cause du contenu proposé qui fait saliver à peu près tout le monde, mais aussi parce qu’il a relancé un vieux débat : celui de la difficulté et de l’accessibilité dans les jeux.
Les jeux de Miyazaki (Dark Souls, Bloodborne, Sekiro…) sont réputés difficiles et offrent aux joueurs exigeants qui y viennent à bout, l’excitation d’un défi réussi. Elden Ring s’annonce du même acabit. Mais cette idée de jeux volontairement peu accessibles déplait à certaines communautés, qui dénoncent une pratique et une vision élitiste, fermée (voire toxique ?) du jeu vidéo, quand d’autres au contraire valorisent l’effort et le dépassement de soi, quitte à perdre des joueurs en chemin. Je n’entrerai pas ici dans les détails de débats longs et vains (mais pourtant intéressants à mon avis) comme Internet peut en être le théâtre (mais hop ! une petite vidéo si ça vous intéresse, de rien !).
Retenons simplement Elden Ring comme l’exemple d’un jeu qui incite les joueurs à se regrouper en différentes communautés et à débattre, non pas autour d’un amour ou désamour pour une oeuvre (“ça a l’air bien” ou “ça a l’air nul”), mais autour du type d’expérience qu’elle devrait proposer ou non. En bref, l’exemple d’un jeu qui (malgré lui) questionne, remet en question le jeu vidéo en général et son rapport aux joueurs.
Dans les médias
Game counselor, métier oublié
Fin des année 80, Nintendo of America met en place une hotline téléphonique. Les joueurs bloqués dans leur progression peuvent appeler un spécialiste recruté par Nintendo, pour les conseiller. Cet article de Melty revient sur ce curieux métier, aux prémices du community management et disparu avec l’avènement d’Internet (article réservé aux abonnés, article offert à la création d’un compte).
Ubisoft vous engueule par mail
Far Cry 6 est sorti courant octobre. Certains joueurs, (pris par leur quotidien ? déçus par le sixième opus d’une franchise qui peine à se renouveler ?) ont rapidement cessé d’être réguliers dans leur combat contre El Presidente. Ils ont alors reçu un mail de l’éditeur du jeu, leur enjoignant à relancer leur partie. Marketing amusant pour certains, harcèlement inacceptable pour d’autres, cette petite manœuvre a ravivé la question de la collecte de données sur les comportements de joueurs, (comme leur temps de jeu) et du marketing intrusif.
LoL : la série animée cartonne
Arcane, la série sensation du moment, écrase tout sur son passage.
Cette série animée se déroulant dans l’univers de League of Legends est une nouvelle pierre sur l’édifice du transmedia. Et quelle pierre ! Pas un vulgaire caillou, mais une belle pierre parisienne, polie avec amour par le studio français Fortiche, pour le compte de Riot Games. La série, disponible sur Netflix, fait l’unanimité : elle est magnifique, bien rythmée, et l’histoire est très abordable y compris si vous n’avez jamais mis vos patounes sur le jeu. Foi de non-joueur de LOL.
Une p’tite anecdote pour terminer ?
Âmes et oreilles sensibles s’abstenir.
Dans la musique de Doom Eternal, on peut entendre un instrument fabriqué à partir d’un os humain. Savez-vous ce qu’est un kangling ? On dirait une race extraterrestres de Star Trek, mais un kangling est un instrument de musique tibétain, une flute taillée dans un fémur humain. Un instrument utilisé dans des rituels bouddhistes, lors de funérailles ou pour invoquer des esprits. Un instrument bien peu commun, et pourtant Mick Gordon en possède un. Mick Gordon est un très talentueux compositeur de musiques de jeux vidéo, notamment célèbre pour l’O.S.T. des derniers Doom. Cette série de jeux à l’importance historique qui a révolutionné le jeu vidéo (on en reparlera un jour, peut-être en vidéo sur YouTube ?) dans laquelle on réduit en bouillie des incarnations démoniaques sur la planète Mars à coups de fusil à pompe et de tronçonneuse. Logique alors, pour accompagner des séquences de jeu intenses et violentes, de jouer d’un instrument fait du “fémur d’un criminel ou d’une personne décédée par une mort violente”, utilisé habituellement pour invoquer des démons.
Pour l’excellente musique de Doom, Mick Gordon a utilisé son kangling, dans le titre Icon of Sin. Il l’avait déjà utilisé dans Killer Instinct auparavant, ça en devient sa marque de fabrique et contribue à sa légende d’artiste.
Anecdote crado ? Peut-être. Mais l’usage d’un véritable os humain pour la musique d’un Doom est tellement raccord avec l’univers du jeu que c’en est génial !
On se retrouve début janvier (l’anecdote sera plus légère, promis 🙂