Entre mon travail dans un studio de jeu vidéo et toutes les actions de Ludistart, je n’avais plus du tout le temps de jouer. Les prochaines prestations en médiathèques n’arrivant qu’en septembre, je vais profiter des semaines à venir pour rattraper mon retard vidéoludique. Mais, à quoi jouer ? Une nouveauté pour rester dans “l’actu chaude du gaming” ? Un jeu récent-mais-pas-trop qu’il faut quand même avoir essayé ? Un jeu rétro que je rêve de faire depuis des années ? Un jeu conseillé par l’un ou l’une d’entre vous ?
Des dizaines de jeux m’attendent, le plus probable étant que je vais passer plus de temps à choisir qu’à jouer…
Je vous raconterai !
Bonne lecture,
– Niki
L’actu Atelier Pop Culture et Ludistart
La grosse actu de ce mois d’avril, au-delà de mon anniversaire, c’est la mise en place d’une superbe exposition sur l’histoire du jeu vidéo à la médiathèque Pierre-Amalric d’Albi. Les médias locaux (radio, presse régionale, France 3) ont mentionné cette action de médiation et notamment la présence amusante de consoles fabriquées à Toulouse à la fin des années 70 par la Société Occitane d’Électronique, mais aussi d’autres consoles exotiques comme la Virtual Boy de Nintendo (l’étrange objet avec lequel je prends la pose sur la photo ci-dessus).
La salle d’expo est magnifique, les 115 éléments (consoles, jeux, accessoires…) joliment mis en valeur dans les vitrines et accompagnés de fiches pédagogiques. Mais on y trouve aussi
- trois postes de jeux rétro sont laissés à disposition du public
un écran qui diffuse émissions et publicités de jeux vidéo des années 80/90 - une sélection de couvertures de magazines (Tilt, Joypad, Joystick…) et de tests de jeux d’il y a 25 ans
Enfin,la semaine d’inauguration s’est conclue avec une très chouette conférence sur l’histoire du jeu vidéo par notre camarade Julien Barbe.
Le livre d’or laissé à disposition du public se remplit jour après jour de commentaires adorables et nostalgiques, mais aussi de superbes dessins !
Une très belle action pour Ludistart, visible jusqu’au 17 mai ; nous mettrons en ligne des photos très rapidement !
Ce mois-ci j’ai joué à…
Titre : Storyteller
Genre : puzzle game
Studio : Daniel Benmergui
Éditeur : Annapurma Interactive
Prix : 19,99 €
Joué sur : PC, dispo aussi sur Switch
PEGI : 7
Storyteller (bande-annonce) est jeu d’énigmes se déroulant dans l’univers des fables, contes, et autres histoires classiques et populaires.
Le concept est simple : Storyteller est un livre découpé en chapitres thématiques (“Beauté” pour Blanche-Neige, “La Manoir” inspiré des enquêtes de Sherlock Holmes, etc.) dont les niveaux sont des histoires qu’il vous convient de raconter.
Chaque page vous présente un titre, quelques cases vides, et des éléments (décors, personnages) à placer dans ces cases. Objectif : en combinant ingénieusement décors et personnages, et en les plaçant dans le bon ordre dans les cases, vous devez raconter une histoire qui correspond au titre imposé.
Ainsi, comment agencer un décor de forêt, une scène de baiser, et trois personnages – la Sorcière, Blanche et le Prince – pour répondre au titre “Le sort est conjuré” ? Eh bien, il faudra tester. Il n’est malheureusement pas toujours possible de trouver la réponse directement avec les éléments proposés. Pour avancer dans cet exemple, il faut jeter le Prince et la Sorcière dans le décor de forêt pour voir apparaître une animation toute mignonne : la Sorcière transforme le Prince en grenouille. De là, on peut comprendre qu’il s’agit du sort de transformation qu’il faudra conjurer en plaçant ensuite la grenouille et Blanche dans une scène de baiser. Et pouf ! revoilà le Prince ! Je vous rassure, il s’agit-là d’un exemple simple que j’ai choisi pour illustrer la mécanique du jeu ; toutes les histoires ne sont pas aussi faciles et déjà-vues.
Le principal défaut du jeu est donc sa difficulté épisodique (la logique de certains niveaux n’est pas du tout évidente) qui, couplée à l’absence de système d’indices peut générer une frustration. N’étant ni très bon aux jeux d’énigmes ni très patient, il a pu m’arriver de tenter des mélanges d’éléments hasardeux jusqu’à tomber sur le bon résultat.
Néanmoins, Storyteller est un jeu qui vaut le coup pour sa thématique et ses références (on joue avec la littérature et les classiques populaires), ses jolies illustrations et animations, ses sons et musiques d’ambiances agréables. Et évidemment, pour le gratifiant sentiment d’accomplissement qui résulte des énigmes réussies et des petites histoires qui s’écrivent sous nos yeux d’enfants.
Un peu d’actu
– Le très attendu Diablo IV (bande-annonce) est prévu pour juin prochain. Blizzard a mis le paquet dans sa communication, notamment en tournant une bande-annonce live à la chapelle des Jésuites de Cambrai. Désacralisée et classée monument historique, la chapelle a vu son plafond et son choeur ornés de peintures dédiées au jeu. Les gestionnaires du site ont mis en place des temps de visite gratuits pour admirer le travail, jusqu’au 11 juin.
– Super Mario Bros le film est un carton (et il est très chouette, avis personnel, voilà). Il bat des records et devient l’adaptation de jeu vidéo au cinéma la plus rentable. Une suite est déjà prévue.
– Chicory: a colorful tale (bande-annonce) est un jeu d’aventure vous mettant dans la peau d’un chien devant user de pinceau et peinture pour remettre de la couleur et résoudre des énigmes dans son monde en noir et blanc. Si comme beaucoup vous avez adoré ce jeu, vous pouvez prolonger l’expérience grâce à sa peluche blanche accompagnée de feutres, que vous pouvez colorier, laver, colorier à nouveau… une excellente idée de produit dérivé !
– Vous le saviez ou pas, Sony prévoit un film Gran Turismo. Certes, une licence canonique de la PlayStation, mais que raconter d’un jeu qui n’est qu’une simulation de conduite ? Les petits malins de scénaristes ont habilement contourné la question : Gran Turismo le film raconte l’histoire vraie d’un joueur compétitif devenu pilote (bande-annonce).
Dans les médias
Tetris, et la question de la véracité historique
Le film Tetris est sorti sur Apple TV+ il y a quelques semaines, dans une relative indifférence semble-t-il. Il raconte comment un jeu développé en URSS en pleine guerre froide a pu sortir du pays et devenir une icône du jeu vidéo, et la bataille autour des droits d’auteur et d’exploitation qui en a résulté. Mais à quel point les fait relatés sont-ils “inspirés de faits réels” ? Oscar Lemaire du site Ludostrie nous partage son analyse d’un film qui réécrit l’histoire.
L’apparition des jeux vidéo à la télé française
Le jeu vidéo et la télévision française, c’est toute une histoire. Une histoire que jeuxvideo.com nous résume dans un dossier très intéressant. De Télémicro à Nolife en passant par Televisator 2, Micro Kid’s ou encore CyberFlash, le dossier est bourré de vidéos, de liens vers le site de l’INA, il prend soin de résumer les lignes éditoriales et leurs évolutions, et raconte en creux comment les journalistes de la presse écrite spécialisée de l’époque ont investi le petit écran.
Focus sur “Blanc”, un conte vidéoludique en noir et blanc
En mars, on accueillait Rémi Gourrierec au festival Press Play, le temps d’une conférence sur son jeu Blanc (dont je parle dans la newsletter du même mois). Vous n’étiez pas là ? Il raconte le process et le développement du jeu dans cette très intéressante interview sur le site du CNC.
Une p’tite anecdote pour terminer ?
haut haut bas bas gauche droite gauche droite B A
Sur la version NES de Gradius, shoot them up développé par Konami en 1986, taper cette suite de commandes sur la manette donnait au joueur la majorité des power up, ces améliorations qui permettent de gagner la partie beaucoup plus facilement. Le Konami Code est donc un cheat code, un code de triche vieux de 37 ans. Mais pourquoi en parle-t-on encore ?
En 1986, Kazuhisa Hashimoto développait la version NES de Gradius, la version initiale étant sortie sur borne arcade. Face à un jeu qu’il estimait trop difficile et ne parvenant pas à tester correctement son projet, le développeur a créé ce code qui lui permettait d’avancer sans trop de soucis. Il a simplement été laissé dans la version finale du jeu, puis a été intégré dans d’autres jeux développés par Konami par la suite.
En 1988 on le retrouve dans Contra, toujours sur NES, un run and gun particulièrement exigeant. Le code permettait aux joueurs de passer de trois à trente vies, largement bienvenues. Le code a alors connu une grande popularité et s’est répandu un peu partout, y compris chez les autres studios.
Devenu une référence populaire, le Konami Code est utilisé dans plusieurs jeux (au moins 150 répertoriés, d’Anno 1800 à Fortnite, de Tetris Effect à Just Dance 3), il est cité dans de nombreux films, séries, romans… mais est aussi présent comme easter egg sur de multiples sites Internet. Par exemple, tapez-le sur cette page du site Discord pour jouer à Snek, une variation du classique Snake !
Bon mois de mai à tous, on se retrouve début juin !