Jouer à Wikipedia, jeu vidéo et jeu de plateau, Game Boy

par | Juin 2023

Pourquoi cette newsletter ? Pour qui ? Quel intérêt, pourquoi ces choix de sujets ?

Il y a quelques jours, en repensant à tout le travail demandé par cette newsletter mensuelle, je me suis interrogé sur ma démarche.

L’INTENTION

Ici, je ne traite pas de l’actualité du jeu vidéo en général. Les sorties de jeux par exemple, ne sont pas au centre de l’exercice. Oui, Zelda Tears of the Kingdom est disponible, il est apparemment génial et il casse les records de ventes. L’info est partout, je ne pense pas avoir de valeur ajoutée sur le sujet et des tas de sites et magazines en parlent mieux que moi.

Mais alors, si ce n’est pour traiter l’actualité générale, quel est l’angle de ce travail ?

Cette newsletter s’adresse d’abord aux bibliothécaires et autres professionnels de la culture travaillant avec du jeu vidéo. La sélection d’informations faite dans ces lignes cherche à répondre au besoin d’un éclairage ciblé :

  • présentation de jeux pertinents à mettre en place en bibliothèque, en prenant compte de certaines spécificités et contraintes
  • partage d’informations souvent orientées transmédia (un nouveau jeu Tintin, un film à venir adapté d’un jeu de course, liens entre jeu vidéo et différents arts, etc.) pour créer des ponts entre les différentes collections d’un établissement. J’essaie globalement de partager des informations susceptibles d’être intéressantes pour votre travail. La newsletter actuelle par exemple a un petite thématique jeu vidéo / jeu de plateau !
  • partage de savoir, de la culture vidéoludique, avec les anecdotes en fin de newsletter notamment. Parce que la médiation jeu vidéo ne consiste pas qu’à acheter des jeux et les mettre entre les mains des usagers, il me semble important de s’intéresser, s’immerger dans cette culture et sa richesse pour mieux la comprendre et la partager avec les publics

Au final, deux objectifs forment le fil rouge de ce travail : apporter des connaissances pratiques qui pourront aider les professionnels de la culture dans leur travail, et apporter des connaissances plus générales sur le jeu vidéo pour booster la culture vidéoludique de chacun·e.

CEPENDANT

Peut-être que les intentions décrites ci-dessus sont mal mises en application ? Peut-être ne collent-elles pas avec vos envies ? Cette newsletter est pour vous, elle découle des échanges eus avec certain.e.s d’entre vous. Si vous n’y trouvez pas votre compte, n’hésitez pas à m’en faire part et à m’indiquer ce que vous aimeriez y trouver.
Et si le contenu vous convient, n’hésitez pas à le dire aussi et à le partager autour de vous, ça fait toujours plaisir !

Bonne lecture,

– Niki

L’actu Atelier Pop Culture et Ludistart

“Nuit de la lecture” à la médiathèque de Grenade-sur-Garonne

En juin, Ludistart fête sa première année ! Nous allons bientôt partager un bilan des actions de l’asso. Je peux déjà vous dire qu’elle a beaucoup bossé, au-delà de nos espérances pour une première année !

Pour le lancement de la seconde année, nous travaillons sur un nouveau logo et la mise à jour de site Internet avec une section Ressources.

Enfin, j’aimerais prendre le temps de développer un petit jeu vidéo – eh oui ! — qui accompagnerait certaines de mes conférences… un projet secret mais extrêmement intéressant dont je vous ferai part en temps voulu !

Ce mois-ci j’ai joué à…

caviardeul

Titre : Caviardeul
Genre : réflexion
Studio : Julien Chaumont
Éditeur : —
Prix : gratuit
Joué sur : PC/mobile, sur navigateur web
PEGI : —

Caviardeul est un jeu de réflexion dans lequel on doit trouver le titre d’une page Wikipédia.

Jouable gratuitement (sans publicité), en ligne sur navigateur, le jeu nous présente chaque jour une nouvelle page Wikipédia “caviardée” de son titre et de la plupart de ses mots. Aux joueurs de taper des mots (mais aussi des chiffres !) pour remplir les espaces vides, jusqu’à deviner le titre de la page.

Pour démarrer, je vous conseille de taper des termes qu’on retrouve dans de nombreuses pages, comme “histoire”, “origine”, “définition”… ça permet de cadrer un peu le sujet. Ajoutons quelques mots communs (femme, homme, guerre, religion, art, France…) et de là, on peut parvenir à une première piste : s’agit-il d’une personne réelle ou fictive, d’un événement historique, d’un objet, d’un sport, d’un concept… ? À force de tentatives, on affinera nos recherches, jusqu’à trouver le titre de la page qui nous aura tant fait suer.

Parce que oui, Caviardeul est parfois assez difficile. J’ai particulièrement buté sur Inquisition (“une juridiction spécialisée créée au XIIᵉ siècle par l’Église catholique et relevant du droit canonique”) ou encore ketchup (“un condiment populaire, habituellement élaboré à partir de sauce tomate, de vinaigre et de sucre”).
Pour autant, la difficulté n’est pas rebutante. Au contraire même, on la recherche ! En tombant sur une page trop facile, comme Georges Lucas (deviné en 43 essais) ou ninja (78 essais), on peut se sentir frustré et relancer une page plus ancienne dans la section “archives” pour prolonger son plaisir.

Enfin, notons la présence d’un onglet Partie Personnalisée qui vous permettra de choisir une page Wikipédia à faire deviner à vos usagers, parfait pour organiser un petit tournoi dans un contexte thématique !

Atari Games Library

Un peu d’actu

manette Access Sony

– La question de l’accessibilité dans le jeu vidéo fait son chemin. Sony a annoncé cette année sa propre manette adaptée, nommée Access. La manette adaptable et adaptée de Microsoft (XAC pour Xbox Adaptive Controler) quand à elle est déjà disponible sur leur store depuis 2018.

– Les équipes des studios bordelais Motion Twin et Evil Empire annoncent du contenu additionnel à leur jeu déjà culte Dead Cells. Et surprise ! ce cinquième DLC (bande-annonce) est un croisement entre l’univers de Dead Cells et celui de Castlevania, mythique série de jeux japonais adaptée du roman Dracula de Bram Stoker. On y retrouve le château de Dracula, les monstres, personnages et même les musiques de la saga de Konami !

Dead Cells toujours, un projet de jeu de société adapté du célèbre roguelite a été financé en 13 minutes sur Kickstarter. Pour une demande initiale de 34.000€, le financement participatif en est pour le moment à 715.000€

– Jeu de société toujours, j’ai appris l’ouverture de la précommande d’un jeu de plateau Metal Gear Solid (bande-annonce du jeu de plateau), adapté du premier volet de la saga. Infiltration, combat, des figurines qui ont l’air très chouettes, tout ça m’inspire particulièrement !

Metal Gear, the board game

Dans les médias

ivre, il crée un jeu culte

12.000 fans d’esport réunis à Bercy pour un tournoi de Counter-Strike

Côté esport, en ce mois de mai avait lieu le Major de CS:GO, le jeu de tir compétitif de Valve. L’édition 2023 de ce championnat international avait lieu à Paris. Résultat, l’équipe française Vitality a gagné la première place, les centaines de milliers de dollars de dotation, et une place dans le cœur des fans et spectateurs.

Jeu de société = Jeu de plateau ?

Adapter un JV en jeu de plateau ?

À l’occasion de l’annonce du financement participatif du jeu de plateau Dead Cells, Boris Krywicki aborde dans cette vidéo le sujet des jeux vidéo adaptés en jeux de société et apporte une réflexion intéressante sur les spécificités de ces deux médias.

De nouveaux combattants, comme Jamie et Luke, ainsi que les vétérans d’anciens épisodes, comme Chun-Li et Ryu, sont de la partie dans « Street Fighter 6 ».

« Street Fighter 6 », uppercut et main tendue

Série de jeux de combat mythiques, chaque sortie d’un nouveau Street Fighter est célébrée en grandes pompes par les amateurs de stick arcade. Dans cet article du Monde, on passe en revue les nouveautés du tout juste sorti Street Fighter 6, et notamment du “Battle Hub” surprenant et particulièrement ingénieux.

Une p’tite anecdote pour terminer ?

Gunpei Yokoi qui tient une Game Boy

Gunpei Yokoi est une figure majeure de l’histoire du jeu vidéo. Pourtant, il démarre sa carrière humblement, embauché pour entretenir des machines à fabriquer des cartes à jouer.

Gunpei nait à Kyoto en 1941. Après des études d’électronique sanctionnés par des résultats scolaires trop faibles pour un boulot intéressant, il est embauché en 1965 dans une entreprise qui vend des cartes à jouer : Nintendo.

Son travail consiste à la maintenance de machines qui fabriquent les cartes. Surqualifié pour ce poste, il passe son temps à travailler sur la création d’un jouet, un bras mécanique que l’on peut agrandir ou rétrécir pour saisir des objets à distance. Baptisé Ultra Hand, ce gadget sera parmi les premiers de Nintendo. Gunpei Yokoi passe ensuite à la tête de la division recherche et développement et contribuera à la création de nombreux autres jouets pour la firme nippone, dont le fameux Love Tester dont on parlait dans une newsletter précédente.

Il développe la première Game & Watch (pub), un jeu électronique portable qui sort en 1980 et dont la gamme de 59 jeux au total rapportera énormément d’argent à Nintendo. Fort de ce succès, Nintendo se lance dans le jeu vidéo avec la Famicom puis la Super Famicom. Ici, l’apport de Yokoi est moindre mais pas nul : on lui attribue la création de la croix directionnelle (qui orne quasiment toutes les manettes de jeu du monde) ou encore le développement de la licence Metroid et la création du célèbre Dunck Hunt.

En 1989 sort en magasin ce qui est considéré comme l’apport majeur de Gunpei Yokoi au jeu vidéo : la Game Boy (pub). La console portable pose un jalon inamovible dans l’histoire du jeu vidéo. Son inventeur en explique le succès par le fait d’utiliser différemment et à son avantage des technologies vieillissantes. La phrase qu’il utilise pour décrire cette vision créative : « la pensée latérale des technologies désuètes », soit utiliser une technologie éprouvée et peu chère pour en révolutionner l’usage.

En 1995, Yokoi subit l’échec retentissant de sa dernière invention : la Virtual Boy (pub). Souffrant de nombreux défauts, le “casque de réalité virtuelle” de Nintendo marque la fin de sa carrière chez Nintendo. Juste le temps de développer une Game Boy Pocket, et en 1996 il quitte la société dans laquelle il aura passé 30 ans et qu’il aura vu passer de fabriquant de cartes à jouer à une des plus puissantes entreprises du jeu vidéo au monde.

Victime d’un accident de voiture mortel en 1997, sa maxime fétiche est gravée sur sa pierre tombale : « la pensée latérale des technologies désuètes ».

D’homme d’entretien à concepteur de jouets, jeux et consoles, il est une légende au Japon et est surnommé le Dieu du jouet !

Bon mois de juin à tous, on se retrouve début juillet !